La somme a été versée parJean Baptiste Avice puis qu'il en a reçu quittance du Conseil de Fabrique.
Mais la croix de procession a-t-elle jamais existé ?
En tout cas, celle que nous connaissons ne porte pas l'inscription mentionnée.
Il est vrai aussi que, le curé Met n'étant plus, son successeur le curé Duval aura sans doute eu des projets différents.
Cadastre 1828 -
N° et dénomination :
610 :champ de la Croix
611 :jardin du clos de la Croix
612 :Bellevue, maison cour bâtiment
615 :chemin de la Procession
renonçant en ce qui nous concerne au droit que nous avions à ce sujet, ou du moins le curé et son clergé, authorisés par l’eveque diocesain ; reconnaissons en outre avoir reçu du dit Sieur AVICE la somme de cinq cents francs, qui sera employée à l’avantage de la Fabrique.
Le present acte et quittance inscrit au registre de nos delibération(s) sera delivré signé de nous au dit Sieur AVICE pour sa decharge. Cancale les dits jour et an que devant.
(sans signature, râtures :
pourrait donc être le brouillon de l’acte)
sur quoi fondé 1° comme je l’ai observé le lieu est incommode pour une procession 2° il s’y commet des domages ce qui est incompatible avec l’institution des prières publiques 3° nous n’y allons plus à la Fête Dieu parce qu’on ne peut y faire un reposoir decent. Ce lieu est exposé à tous les vents 4° les habitans de la Houle desirent que la procession y aille. Ils ont fait des depenses pour deux reposoirs fort decents. Au bourg on en a fait pour un reposoir qu’on y place ou dans un autre endroit. Ce reposoir est beau. Ces motifs, Monseigneur, m’ont determiné à vous demander votre agrément et autorisation pour la fabrique à se desister pour les 500 francs proposés par le propriétaire. Icy il est question d’un objet de culte, c’est à votre Grandeur de prononcer. La Fabrique n’alienne rien : elle ne retire aucun revenu de ce lieu de procession. C’est au curé sous votre dependance à regler où il est plus decent pour l’edification publique de faire les processions. La Fabrique y gagnera 500 Fr. Sous votre bon plaisir on employerait cette somme en y ajoutant quelque chose à achetter un(e) croix de procession en argent sur laquelle on graveroit ces mots : « crux agri crucis » avec l’année.
Par là on perpetueroit la memoire de la transaction à l’avantage de la Fabrique.
Pour vous eviter la peine d’écrire daignez seulement exprimer votre consentement au pied de cet exposé, si vous le trouvez bon.
Le 28 Avril 1831, Nous President et Membres du Conseil de Fabrique de l’église paroissiale de Cancale en conformité de notre deliberation du 18 Avril 1830 par laquelle nous aurions du consentement de Mgr l’Eveque de Rennes et motifs y stipulés accedé d’une manière definitive à la proposition faite par Mr AVICE (Jean Baptiste) de se libérer moyennant une somme de 500 Fr du droit de servitude pour passage de deux processions l’une le dimanche des Rameaux, l’autre à la Fête Dieu qui se font dans son champ de la croix, ainsi appelé à cause d’une croix y placée, terme de ces processions, nous confirmant de nouveau notre susdite deliberation avons affranchi et affranchissons le dit Sieur AVICE de la servitude et passage pour les deux dites processions
(orthographe originale respectée…)
Cancale 29 janvier 1830
Monseigneur
Je vous prie de réparer une étourderie de ma part. Il y a quelque tems que je vous écrivis pour vous demander votre avis. Vous me répondîtes affirmativement dans une lettre que j’ai égaré sans pouvoir la retrouver, sur l’objet ci après :
Nous avons le droit de faire la procession le dimanche des rameaux et le jour de la Fête Dieu dans un champ nommé de la croix parce qu’il s’y trouve une croix placée à une extrémité. ) Il offre à la Fabrique 500 francs, prix de la propriété foncière du passage qu’il laisse. Il m’en a parlé plusieurs fois. J’ai trouvé son offre raisonable. J’en ai parlé à Monsieur le Maire qui pense comme moi : Voici
Les protagonistes de l'affaire :
Jean Baptiste Avice de Bellevue(1801-1871), petit-fils de Claude-Dominique, sieur du Portail, est apparenté aux de Lesquen par sa femme…
Le curé Met meurt à Cancale en 1831.
Son successeur, le curé Duval, fera lui aussi, fréquemment appel à Monseigneur de Lesquen
J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect de Votre Grandeur le très humble et obeissant serviteur
MET Curé
Je trouve, cher coopérateur, que les motifs que vous allignez pour renoncer au droit de passage sont excellents. Les 500 francs que le propriétaire s’engage à donner peuvent être employés à tel usage que vous voudrez. Si l’on voulait traiter administrativement cette affaire ce serait des longueurs interminables.
Recevez, cher coopérateur, l’assurance de mes affectueux sentiments.
+ C.L. Ev. de Rennes
Cancale
Croix du "champ de la Croix"
(1830)
Aristide Delarose Cancale et à l'entour
Demande de dispense pour une ancienne coutume
M. Avice de Bellevue voudrait bien voir disparaître cette coutume qui autorise deux processions annuelles, celle du dimanche des Rameaux et celle de la Fête-Dieu, à pénétrer sur sa propriété pour aller au pied de la "Croix Bouessée".
Il est prêt à offrir pour cela une contrepartie financière, et le curé qui se fait son intermédiare auprès de l'évêque suggère aussi une "croix de procession" !
(Source : Archives Paroissiales. Cette correspondance et les renseignements sur la croix ont fait l'objet d'un article publié dans le Cahier n°31)