A la fin de ce relevé, rappelons que plus on avance après 1890, plus les renseignements que nous possédons sont fragmentaires. Il n’est donc pas possible d’être exhaustif sur le sujet, on peut espérer cependant atteindre une échelle de grandeur.
 
On peut penser aussi que certains petits constructeurs (Laurent ARTUR, par exemple) ne livraient qu’occasionnellement un bateau sous leur nom, travaillant par ailleurs chez un autre constructeur, ou même naviguant (il est signalé sur le "Ville de Paris" et sur la "Rose Madeleine", bateaux de son beau-frère et de son beau-père).
 
Et que certains ( LEGOBIEN, HAUBRET, OLIVIER, MALLARD, CRAIPEAUX ?) ne sont venus qu’en renfort pour retourner ensuite à Saint Servan ou en Rance.
 
Car selon nos sources, seulement un tiers environ des bateaux francisés à Cancale entre 1804 et 1930 y fut construit…
 
(Source : Archives Départementales d'Ille et Vilaine, 5P & 4S)
1er gréement mentionné nombre
 
Bateaux de Petite Pêche :
Bateau 27
Carré 26
Bisquine 337
Lougre 40
Sloop 21
Cotre 6
Canot à voiles et moteur 2
Dundee 2
sans précision 1
Bateaux de Plaisance :
Yacht 2
 
Bateaux de Grande Pêche :
Terre-Neuvier (sans autre précision) : 1
Goelette 1
Brick-Goelette 6
Trois-mâts goelette 19
LES CONSTRUCTEURS « CANCALAIS »
 
Sur ces 491 navires, le constructeur est nommé dans 445 cas
 
Julien DEPAGNE « de Pleurtuit », construit bien à Cancale en 1813 une bisquine, le Prévost, mais à l’époque, le fait est unique, tant pour le lieu que pour le type de bateau.
 
Réellement, la grande période des « constructeurs de Cancale » s’étend de 1834 à 1914, l’après-guerre ne donnant plus que quelques constructions.
Comme en Rance, la liste nous révèle de véritables lignées :
 
D’abord les LHOTELLIER
Victor Guillaume - comme DEPAGNE - vient de Pleurtuit. Il y travaille encore aux chantiers de son père en 1826. Cité pour la première fois à Cancale en 1836, il s’y marie la même année et on y trouvera son nom puis ceux de son fils Victor Eugène, ou encore Guillaume, ou Joseph et son fils jusqu’en 1913. 210 navires sont donnés nominativement comme sortis de leurs chantiers.
 
Les BOULEUC, Philippe, Joseph, Louis ou « La Veuve », sortent 102 bateaux entre 1843 et 1899, mais on n’a pas rencontré de Terre-Neuvier.
 
Les BOUCHARD, François, Louis, Jules ou « la Veuve », sont indiqués entre 1876 et 1911 pour 83 unités qui vont de la bisquine au Terreneuvier ou au sloop.
 
Pierre MADIOU sort 15 unités entre 1841 et 1845,
 
Joseph LEPRINCE, 3 bisquines entre 1845 et 1852
 
ODY (François) sort 8 unités, lougres et bisquines, entre 1862 et 1882.
 
Laurent ARTHUR, 2 lougres et 2 bisquines de 1867 à 1874 ;
 
Louis GILBERT , 1 lougre et 3 bisquines entre 1874 et 1884
 
Victor LEGOBIEN, 2 bisquines en 1898 et une autre en 1901.
 
Sont aussi nommés comme ayant construit à Cancale :
 
Joseph HAUBRET (sic) pour un « carré » à 1 mât en 1844,
Julien OLIVIER pour un lougre en 1863,
Auguste MALLARD, un cotre en 1910.
L’Administration des Domaines y aurait aussi construit un sloop, la Vénus, en 1903.
 
Tout à la fin de la période, en 1913 et 1914, on relèvera aussi les noms de Henri CRAIPEAUX et Louis LEGOBIEN, pour deux bisquines, la Jeune Amélie et le Vengeur, et 3 sloops.
 
Les chantiers de la Houle périclitent après la Grande Guerre ; le dernier mentionné, vers 1930, sera celui de LEBRETON, pour 3 cotres à voiles, 1 sloop et 1 canot à voiles.
Cancale
La Construction Navale à Cancale
(19e- début 20e s.)
Aristide Delarose                                                                                  Cancale et à l'entour
Synthèse
Partant d’un fichier qui comporte 1626 mentions de bateaux francisés, nous en avons tiré 491 indiqués expressément comme construits à La Houle et qui se répartissent ainsi