Ces peintres ne sont pas forcément les plus connus pour avoir exercé à Cancale,
ni ces oeuvres les plus célèbres de leur production.
Mais elles soulignent des détails intéressants de la vie quotidienne cancalaise
au tournant du 20e siècle.
Une carte postale ancienne mentionne le musée de Boulogne comme possesseur de cette oeuvre.
 
Encore la jetée de l'Epi.
L'artiste aurait-il croqué là le début d'une idylle ? Allez savoir !
 
Pour en rester au concret, toujours les mêmes vêtements journaliers.
 
Pour l'homme, béret, "paletot" et pantalon de toile bleue, sabots-bottes.
 
La jeune fille est chaussée  sabots de bois. Jupe noire et "devantière" de toile, corsage de couleur et, bien sûr, la coiffe de la semaine, le "petit bonnet".
 
Mais ella a dû dévier de son chemin, car le cerceau et les deux seaux (de bois ?) ne laissent pas de doute : elle était partie pour la fontaine…
 
Y en avait-il une près de l'Epi ?
 
Il expose au Salon des artistes français à Paris dès 1869.
Il peint à Lorient, Port-Louis, Cancale, Veules-sur-Mer, Le Tréport, en baie de Somme… Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1890 .
 
Le journal "Le Salut" signale sa présence à Cancale pendant les étés 1893 et 1894
 
Présenté au Salon de 1905, ce tableau prend comme sujet
l'accostage un peu difficile d'un canot près de l'Epi.
Même tenue  pour ces hommes que sur le document précédent : béret et paletot de toile.
LE SENECHAL DE KERDRÉORET
Des pêcheurs remaillant leurs filets sur la grève à marée basse.
L'escalier dans la digue et les maisons de l'arrière plan sont bien semblables à ce l'on voit encore aujourd'hui aux environs de l'Epi.
 
Les femmes portent la coiffe de Cancale, les hommes le grand béret habituel .
 
Mais l'un d'entre eux porte un chapeau de paille, détail confirmé par une carte postale de l'époque ayant le même sujet et située sur la cale de la Fenêtre...
 
Remarquer enfin qu'ils sont vêtus d' un "paletot" de toile,
et non d'une vareuse, particularité conforme à la coutume cancalaise.
GRANDGERARD, salon 1908, Pêcheurs à Cancale.
FORBES, 1881,  Street in Britanny.
BELLAN, salon 1908,  L'heure de la Marée en Bretagne.
Une rue de "derrière", à la Houle.
 
Au premier plan, debout,
une jeune fille, presque encore une enfant,
tricote, son écheveau accroché à la taille.
 
Assises sur le pas de leur porte
un groupe de trois femmes
tricotent ou ravaudent… et papotent
 
Son panier à maquereau au bras,
une passante les interpelle.
D'autres, plus loin…
 
Tout le code des coiffes est dans cette toile :
 
Ainsi, si la jeune du premier plan porte la coiffe, c'est qu'elle est considérée comme
"bounne à marier" ou presque… .
 
Une fanchon noire recouvre la coiffe de la passante : une veuve, comme la dernière de ce groupe…
 

Huile sur toile (104 x 75,5 cm),
exposée à Liverpool, à la Walker Art Gallery,
portant en bas à gauche la signature du peintre ,
et la précision : "à Cancale,1881".
C'est cette toile qui lui fit connaître le succès…
Cancale
 
Peintres du quotidien
(vers 1900)
L'origine cancalaise des éléments de ce tableau semble certaine :
- la bisquine sur la gauche et son immatriculation visible,
- les tenues des femmes :
Au premier plan, la plus jeune qui tient l'enfant endormi sur ses genoux avec sa coiffe, le châle, le tablier de grosse toile, les bas de laine et les sabots.
La plus vieille à droite (sa mère ?) une veuve certainement, puisque la coiffe est couverte de la fanchon.
Même tenue pour les deux autres en arrière-plan qui leur tournent le dos, et siposées en symétrie croisée.
On remarquera aussi les "mandes"et les paniers à poisson.
Mais où sont-elles sensées être toutes assises ? Près de l'Epi ?
 
Le recadrage de la scène en atelier ne semble pas faire de doute
Aristide Delarose                                                                                  Cancale et à l'entour