Petit rappel du vocabulaire d'un autre temps
Avant la Révolution, le responsable d'une paroisse a le titre de RECTEUR (en latin = "celui qui dirige", le directeur).
Il est assisté de "CURÉS" (en latin, "celui qui prend soin de"), que l'on nomme aussi "VICAIRES" .
Ce sont ses "lieu-tenants"
L'ensemble forme l'effectif officiel de la paroisse, ses desservants, nommés par l'évêque et titulaires de leur charge.
Les Archives paroissiales de Cancale dévoilent que deux d'entre eux ont une charge particulièrement importante :
- le NOTAIRE ECCLÉSIASTIQUE, licencié en droit "canonique", habilité en tant que notaire à recevoir légalement testaments et donations.
- l'OBITIER gère la location des biens de la paroisse provenant de ces testaments, en perçoit la redevance et, avec cet argent, rétribue les prêtres célébrant les messes de fondation ou "obits" promises en échange pour le repos des défunts .
Les archives qu'il tient de tout cela ont laissé pour Cancale une sorte de fichier sur feuilles volantes et un certain nombre de testaments et contrats de location de terres. Un trésor de renseignements, déposé aux Archives Départementales.
Plus prestigieux mais remplissant le même rôle,on y trouvera aussi le "Livre Rouge de Dol" et le "Cartulaire de Redon"
Un CHAPELAIN est un prêtre titulaire du "bénéfice" d'une chapelle, il ne dépend pas du recteur.
Sa charge, comme toutes celles de l'Ancien Régime, a pu être acquise par héritage, achetée ou obtenue en récompense de services rendus.
N'importe quel prêtre qui n'est pas "en poste" peut résider dans la paroisse de son choix, mais il doit avoir l'autorisation de l'évêque du lieu pour célébrer la messe ou les sacrements. On parle alors de "prêtre habitué".
Il perçoit les "honoraires" des baptêmes, messes, services funéraires, etc… qu'on lui demande de célébrer, ce que l'on nomme le "casuel".
Fréquemment rencontré dans les registres concernant un prêtre aux 17e et 18e s , un titre: "Venerable et discret missire"
"Missire" devient MESSIRE au 19e s, comme on peut le lire sur les plaques tombales de l'église de Cancale
A l'origine, le CHANOINE est un prêtre attaché à une cathédrale ( = l'église de l'évêque) pour y réciter dans le choeur avec ses confrères les prières des heures liturgiques (matines, laudes, prime, tierce, sexte, nonne, vêpres, complies) regroupées dans le bréviaire. Il fait partie du conseil épiscopal.
Au 19e siècle, apparaît le titre de chanoine honoraire, accordé à un prêtre à titre de récompense.