Une idée qui fit son chemin
Une recherche dans les archives municipales permettrait peut-être de savoir quels termes exacts employait l'abbé Mathurin pour décrire son oeuvre mais aussi quel accueil reçut la proposition.
Fut-elle mise de côté à cause des circonstances ? 1910 et 1911 sont des années sensibles à Cancale :
grève des marins, délocalisation des bateaux terre-neuviers par les armateurs…
Pourtant, l'idée a certainement séduit et sa concrétisation viendra entre les deux guerres.
D'abord, sur le monument aux morts des Crolles (1929)
et dans les années suivantes, redessiné par Joseph Pellerin dans l'église ou encore, en 1935, sur la façade de la Poste.
Entre Histoire et modernité
On a donc ici un blason coloré qui ne s'embarrasse pas trop des règles des "émaux" de la grande époque héraldique.
Mais aussi deux éléments qui sont une "adaptation" cancalaise de la tradition :
la bisquine, qui est de fait à son apogée en 1910, remplace la "nef " du langage classique,
la douzaine d'huîtres qui remplace elle aussi les "coquilles" habituelles.
Pourtant, on n'oublie pas de garder en "franc-quartier" l'aigle bicéphale du Plessix-`Bertrand
Blasonnement
Sur un site internet ( www.gaso.fr), on a trouvé cette description en langage érudit :
" D’azur à la bisquine de sable habillée d’argent voguant sur une mer de sinople mouvant de la pointe, accompagnée de douze huîtres ordonnées en orle brochant sur le tout, au franc-canton aussi d’argent chargé d’une aigle bicéphale aussi de sable becquée et membrée de gueules "
Disons plus simplement…
Sur un ciel bleu, une bisquine noire aux voiles blanches voguant sur une mer verte, et vue de l’avant.
En guirlande autour, une douzaine d’huîtres.
En haut à gauche sur un fond blanc, une aigle noire à deux têtes, mais aux becs et serres rouges.
Et maintenant ?
On trouve le "blason-Mathurin" décliné sur toutes sortes de supports, avec parfois des variantes dans l'interprétation.
Mais généralement on n'oublie pas plus l'aigle que les huîtres ou la bisquine.
Bref, l'idée était si bonne qu'elle sert encore un siècle après !
Ces "armoiries" ornent le papier du courrier officiel de la municipalité
une création de Joseph Mathurin
En 1910, dans une lettre qu'il adresse à la municipalité le 4 avril,
l'érudit Joseph Mathurin propose les armoiries qu'il a imaginées pour symboliser sa ville natale.
C'est du moins ce qu'annonce le journal "Le Salut" dans un entrefilet du 7 juin,
mais pour le moment on en cherche toujours trace dans les Archives Municipales.
Aristide Delarose Cancale et à l'entour
entre Histoire et modernité
1910