Le journal "Le Salut" fait une place aux incidents (3/2 au 3/3/1893) et au procès (5 & 12/5/1893) dans ses colonnes.
 
"L'histoire de l'église protestante de St Servan" par le pasteur Raspail (1947) précise que le prédicateur en 1893 était M. Pallot, et que vers 1880, un autre prédicateur, M. Charlier, avait reçu un accueil plus favorable.
Et au 19e siècle ?
Si le cas de Jean Cadiou laisse subsister le doute, la foi huguenote de la famille Etenard-Hommery semble bien établie par des études sur les registres du prêche de Pontorson, fréquenté aussi par La Ravardière et sa femme…
1893Conférences méthodistes
Elles se donnèrent à la Houle, au nombre de huit dans les mois de janvier
et février. La curiosité y trouva moyen de se satisfaire, de rire des inepties des
conférenciers qui ne firent pas un adepte, malgré un zèle qui ne recula devant
aucune injure ; les femmes et les filles de Cancale, quand il s’agit de défendre
leur foi ne sont pas lâches, ni gendarmes, ni menaces ne les arrêtent.
A l’extérieur, il se trouva certain soir, plus de deux mille personnes pour
honnir les Prédicants et les reconduire à leur hôtel.
La Presse s’en mêla et donna une série d’articles favorables à la cause catho-
lique très réussis.
Le justice de paix s’en mêla. On appela ces démonstrations religieuses tapage
nocturne. Malgré une plaidoirie brillante de Maître Hilari du barreau
de Rennes, cinq personnes : Marie XXX, Hortense XXX, Sidonie
XXX, Hortense XXX, Françoise XXX furent condamnées à un
franc d’amende.
François XXX, époux de Marie XXX de la Houle, excel-
lent chrétien, fut plusieurs fois mis à la question comme séditieux.
Julie XXX, plus espiègle que folle, fit deux jours de prison.
Les Méthodistes découragés enlevèrent leurs bagages de la maison
RAOULT-TAILLIS qu’ils avaient louée et décampèrent de grand matin
au mois d’octobre.
Pour finir, signalons la tentative de mission évangélique menée en 1893 par la communauté méthodiste de Saint-Servan qui se termina devant les tribunaux et que relate ainsi le curé de Cancale, non sans partialité, dans le livre de paroisse (f°133):
De ce Jean Cadiou non plus, on ne trouve trace de mariage ni d'enfants.
Il décède le 31 juillet 1721, laisse par testament une rente de 30 livres pour les offices et une autre de 50 livres pour le bureau de charité a prendre sur ses biens.
Et le 2 janvier 1722, sa mère Jeanne Simon, qui lègue 600 livres de rente à l'église de Cancale, dont 200 livres pour des messes à l'intention de ses parents et amis. ajoute encore une rente  annuelle de 40 livres pour un service spécifiquement destiné à ce fils Jean décédé l’année précédente,
De bons catholiques ou des gens qui veulent se "racheter"  ?
On a cherché, tout aussi vainement jusqu'ici, trace de sa soeur Jeanne Etenard dans les registres.
Serait-elle la femme de Jean Cadiou, fils de Maître Etienne, autre témoin de l'abjuration de la mère ? 
Prenons d'abord le cas de Mathieu.
 
Aucune trace d'un mariage dans les registres de Cancale, est-il resté pour autant sans postérité ?
On lui "prête" au moins trois enfants :
- Louis RUELLAN, né le 28 août 1672,
- Mathurin LEGALLAIS, né le 12 mai 1686, baptisé d'abord à la maison…
- Anne LEPLAT, née le 13 avril 1696, elle aussi d'abord baptisée à la maison…
Le 3 juin 1698, la mère Jeanne accouche d'un garçon, Louis-Pierre, refusant de déclarer le nom du père…
 
Lors de son abjuration, il est qualifié de "marchand de Cancale", il semble plus précisément qu'il soit avitailleur à La Houle.
Les registres de l'Amirauté  (ADIV9B) le mentionnent à plusieurs reprises :
Le 2 septembre 1686, la Ste Anne, 4 Tx, du port de Cancale, patron Nouvel, part pour Jersey avec un passager, le "Sr Etenard" (mais ce pourrait être son frère Jacques…)
Le 14 janvier1701: il se porte caution pour Guillaume Delacour maître du navire le Saint Jacques, d'une jauge de 18 Tx, de Barfleur. Le 20 février 1704, il vend une ancre au sieurThomas Barty, navire la Volante, jauge de 25 Tx, de Royan en escale à Cancale…
 
Bref, c'est un personnage public. Et pourtant, jusqu'ici on n'a pas trouvé pas trace de son décès…
Pas facile de pister la famille qui n'est guère présente dans les registres de "catholicité" , ce qui est, somme toute, logique !
Et pourtant, quelques indices…
(registres en ligne : commune : vue 34/38 ; greffe, vue 33/38)
Mais il existe aussi un autre fils, Jacques Etenart, qui décèdera le 8 août 1687.
Avait-il abjuré ? Son nom n'est pas porté sur l'acte précédent. Et la déclaration que doit faire Mathieu pour qu'il soit inhumé au cimetière ne jette-t-elle pas un doute ?
Mathieu Etenart, son fils cité dans cet acte, " marchand, 40 ans environ, demeurant à  Cancale", vient justement d'abjurer dans la cathédrale de St Malo avec une quinzaine d'autres personnes le 22 novembre précédent, le registre de Cancale en témoigne
La mère, Jeanne Hommery, 80 ans environ, abjure à la Chapelle St Antoine de La Houle le 15/12/1685, car elle ne peut se déplacer jusqu'à l'église, au bourg, vu son âge et son infirmité
Noter cependant que la cérémonie se déroule :
…en présence d'un grand nombre de peuple, entre autre de ... Maistre Estienne Cadiou Sr de la Nos, Mathieu Etenart fils de la ditte Hommery, Jan Cadiou fils du dit Cadiou, Janne Etenart aussi fille de la ditte Homery... "
Et elle signe, malgré son grand âge
En 1807, les registres paroissiaux feront aussi mention d'une abjuration, mais le cas est bien différent :
c'est celui d'Esther Mourant, originaire de Jersey, que Pierre Rouillaud de la Lande avait épousée alors qu'il était émigré.
1685 : La Révocation de l'Edit de Nantes révèlera au moins une famille protestante à Cancale
la famille Etenard-Hommery,
Ph. Le Noir de Crevain,
Histoire ecclésiastique de Bretagne depuis la Réformation jusqu'à l'édit de Nantes
Le pasteur Mahot
Le culte protestant aurait été établi vers 1565 au Plessis-Bertrand, un culte "domestique", réservé aux membres et serviteurs de la famille, avec comme ministre M. Mahot, qu'on avait fait venir de Normandie.
Le pasteur Mahot aurait par la suite exercé son ministère à St Malo.
Sur le protestantisme, consulter le site de Jean-Yves Carluer
À partir du xviie siècle, les Huguenots sont appelés "religionnaires", car les actes royaux ne parlent pas de protestantisme mais de « Religion prétendue réformée »., la "R.P.R"
Dans cette page et autour de ce terme, nous rassemblons tout ce que nous avons trouvé sur le sujet jusqu'au 20e s.
autour du Plessis-Bertrand
Ministres et "religionnaires"