Après la guerre, l'établissement continuera à s'agrandir, adjoignant même il y a quelques années une partie "restauration rapide".
Depuis 90 ans, les Simon sont au Grouin…
On est loin de la cabane en planches du début et le verso de cette carte triple avec sa correspondance datée du 15 juillet 1938 le prouve :
il n’a pas fallu plus de 13 ans pour en arriver là.
Notons au passage dans le texte publicitaire l’erreur typographique sur le nom des propriétaires : ici, Simon n’est pas un prénom mais un nom de famille, il aurait donc convenu d’imprimer « SIMON-ABEGG » .
D'autres détails sont tout aussi intéressants à relever : cuisine bourgeoise, produits de la mer pêchés par le bateau de la maison
Et la légende générale côté vue :
"La pointe du Grouin… la recopie de la pointe du Raz"
et à l'Hôtel
Sans doute les affaires sont-elles satisfaisantes puisque, quelques années plus tard, la famille Simon-Abegg édifie à la place du «Châlet Marie-Louise » un bel hôtel en pierre dans le style néo-breton alors en vogue dans la région.
L’établisssement s’est agrandi et l’on déborde maintenant de la terrasse couverte avec l’adjonction d’une extension avec plancher mais non couverte.
Bérêts et chapeaux cloche sont les couvre-chefs de ces dames.
Une serveuse en tablier blanc s’appuie au poteau repéré sur la carte précédente et on peut penser que la dame en noir debout au centre du groupe est « Marie-Louise »
En arrière-plan sur la gauche, le château de Barbe-Brûlée
Moins de monde sur ce cliché mais on remarquera, en veston, gilet et nœud papillon noirs, tablier et chemise blancs,le « maître d’hôtel » qui se tient sur le seuil.
Et la dame dans l’allée, Marie Louise encore ?
Un muret a été édifié entre les deux parties de la terrasse.
On se fournit « local » :
Sodas Noel Fcis (l’établissement était situé Rue du Port, là se trouve maintenant une étude notariale).
La netteté du cliché est suffisante aussi pour déchiffre le menu : Déjeuner, vin compris, 10F50 : plat de poisson, plat de viande, légumes, salade, dessert.
… au Châlet Marie-Louise
La leçon semble retenue puisque la cabane en planches qui tient plus de la "paillote" de bord de plage que d’un « châlet » porte le nom de "Marie-Louise", la « patronne » probablement.
« Terminus » est-il aussi indiqué, mais de quoi ? Tout simplement, la fin de la terre de France…
L’intérieur ne semble pas dépasser la vingtaine de m2
En terrasse, 4 tables et une douzaines de chaises pliantes de jardin.
Un auvent en tôle ondulée la couvre avec une banderole faisant la publicité de bières nantaises.
Sur le poteau de droite, une petite pancarte : « huîtres »
Le verso précise la date d'envoi : « Pointe du Grouin, 23 juin 1930 »
Ouest-Eclair, 4 septembre 1926
du GROUIN POINT…
Grâce à ce petit article, voilà précisés les débuts:
-En 1925, , sur un terrain appartenant à la commune une première buvette est ouverte.
L'année suivante, le propriétaire commet la maladresse aux yeux des "locaux" de rédiger la pancarte en anglais…
En 1905,après avoir convaincu Mme Hériot de bâtir une villa à Barbe-Brûlée, Mr Laurent avait aussi essayé de persuader le ministre des Colonies de faire de même à la Pointe du Grouin.
En vain.
Finalement, une vingtaine d'années plus tard, c'est une tout autre direction qui est prise, ainsi que le révèle cet entrefilet de Ouest-Eclair au titre énigmatique …
autres épisodes de la "Saga Laurent" :
Aristide Delarose Cancale et à l'entour
Tout au bout du bout, plus loin que le "Haut-Bout" …